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Mieux faire la chasse aux risques en 5 pistes d’action

Photo Maire eVE CHAMPAGNE
Marie-Eve Champagne 5 juin 2023

L’identification/évaluation des risques : à la fois si simples et si complexes. 

C’est simple, parce qu’il s’agit de voir les situations ayant un potentiel risqué ainsi que leurs conséquences (graves ou pas), pour ce qu’elles sont : des sources de problèmes.

Complexe : la notion de risque, au départ, ça reste et restera toujours personnel. Ça dépend de nos connaissances, bien sûr, mais aussi de nos croyances, notre vécu, ce dont nous avons été témoins, etc.

C’est pourquoi l’identification/évaluation des risques sont de meilleure qualité et plus riches lorsqu’elles sont faites en groupe, même si l’exercice est plus ardu. On arrive ainsi à faire la lumière sur les angles morts de chacun.

Mais pas par un groupe composé uniquement de gestionnaires : des études démontrent que ces derniers tendent à sous-estimer les risques présents. Et, de toute façon, comme ils n’effectuent pas le travail, les résultats de la démarche ne seront que peu crédibles auprès des employé.es.

Est-ce une raison pour les écarter? Absolument pas! Ils doivent être impliqués dès le départ, pour prendre part aux discussions, comprendre et participer à l’élaboration des mesures. N’oublions pas non plus que la loi leur donne des responsabilités très claires, donc impossible de déléguer ce bout-là. 

Également, il ne saurait être question de le faire uniquement par les employés, pour des raisons similaires : on est accoutumés à notre milieu de travail. Et du reste, « ça fait 30 ans qu’on fait ça comme ça, et il n’est jamais rien arrivé! », ça fait tourner les discussions en rond.

Donc, on est condamnés à s’entendre.

 

Identification vs Évaluation : quelle est la différence?

Identifier un risque consiste à voir un dommage potentiel à travers une situation X. Pour donner un meilleur éclairage, on pourra procéder via les 6 catégories de risques : biologiques, chimiques, physiques, ergonomiques, psychosociaux et liés à la sécurité.

Un danger devient un risque quand il entre en contact avec un être humain, dans ce cas-ci au travail. C’est à ce contact que l’on s’intéresse lors de l’évaluation du risque, et il y a plusieurs méthodes pour y arriver. 

Gardez en tête qu’un risque, ça ne tue pas nécessairement. Les conséquences peuvent aller de l’inconfort à la mort, mais rien ne devrait être laissé de côté. On évalue un risque en tenant compte de la probabilité qu’il croise un humain, la probabilité qu’il y ait un dommage lorsqu’il le croise et les conséquences qui surviendront lors de ce contact.

 

À quoi ça sert?

Point de départ inévitable d’un processus de prise en charge SST efficace, l’identification et l’évaluation des risques servent à mieux connaitre les sources de lésions dans votre milieu de travail. Vous aurez ainsi un bon pas en avant pour vous acquitter de vos obligations légales d’offrir un milieu de travail sain et sécuritaire à tous points de vue.

Outre procéder en équipe, voici donc 5 pistes à explorer pour faire de meilleures identifications/évaluations des risques.

 

1. Partez des évidences

Certaines situations de travail s’imposeront tout naturellement dès le début du processus. Commencez par ce sur quoi tout le monde s’entend d’abord. Comme il s’agit d’un apprentissage de groupe, vous aurez acquis une meilleure expérience lorsque viendra le tour des éléments plus « crunchy ».

 

2. Des chiffres, des chiffres et des chiffres

Où se blessent les gens, chez vous? Quels départements produisent le plus d’invalidités? Où se trouvent les lésions professionnelles les plus graves? Que disent vos statistiques? 

 

3. Fixez-vous une méthode de base

Une méthodologie claire, peu importe laquelle. Une bonne analyse est celle qui nous permet d’identifier un risque et de le caractériser pour nous en donner une idée plus claire et nous indiquer les actions qui restent à faire pour le gérer.

 

4. Ayez de bonnes informations sous la main

Mieux connaitre un risque permet de mieux le repérer et mieux en évaluer les conséquences. Une bonne formation sur le sujet ou des informations probantes provenant des sites de la CNESST, des associations sectorielles paritaires, de l’IRSST, de l’INSPQ, de l’INRS même, sont donc requises.

Vous pouvez aussi toujours vous faire accompagner. Sans avoir un expert à table tout au long du processus, pouvoir compter sur quelqu’un qui s’y connait sur la situation de travail à l’étude vous aidera à démêler les nœuds et ultimement, gagner du temps.

Étant une démarche très émotive pour plusieurs, il s’agit de mettre un peu de science et de méthode dans un processus qui peut se révéler aussi être chaotique et parsemé d’embûches.

 

5. Morceler le travail à faire en étapes ayant un début et une fin

S’attaquer à tous nos risques en milieu de travail, c’est une tâche herculéenne. Afin de ne pas décourager tout le monde, essayez de procéder par département, par tâche, par poste et détachez le travail dans le temps. Quand la motivation n’y est plus, les gens s’esquivent et le projet s’essouffle.

 

Et pour finir : une question de « feeling »…?

L’être humain est programmé depuis des millénaires à identifier et évaluer les risques dans notre environnement. Sans faire une confiance aveugle à ces mécanismes primitifs, il faut au minimum donner suite quand les gens vous mentionnent être méfiants à l’égard d’une situation de travail X. Ça fera tellement plus de sens ainsi pour la suite!

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