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L’heure juste sur les champignons magiques en milieu de travail

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Katherine Poirier 3 octobre 2023

Au cours des derniers mois, un établissement vendant des champignons magiques (ou de la psilocybine, sous son nom scientifique) a ouvert ses portes à Montréal et les a rapidement refermées suite à la visite des policiers. Le commerce en ligne de ces substances semble quant à lui recevoir un certain engouement. Alors que certains consomment la substance à des fins de loisir en raison de ses propriétés euphorisantes et hallucinogènes, d’autres la consomment sous forme de microdoses visant à automédicamenter l’anxiété ou la dépression.

 

Est-ce légal tout ça?

À l’heure actuelle, la production, la vente et la possession de champignons magiques sont des activités interdites au Canada. Le microdosage n’y fait pas exception. Seuls quelques essais cliniques visant à évaluer les effets thérapeutiques de la psilocybine sont permis, dans un cadre règlementé, sous la supervision du personnel médical autorisé.

Il est possible que cette substance soit légalisée dans le futur, comme c’est le cas pour le cannabis depuis quelques années. En attendant, face à la banalisation de la possession de cette substance, les employeurs devraient pour l’instant s’assurer de bien informer leurs employés et de mettre à jour leurs politiques visant la possession de drogue et d’alcool sur les lieux de travail.

 

Puisque la composition de la substance peut varier d’un échantillon à l’autre et que sa consommation régulière peut entrainer une certaine tolérance, il est important d’encadrer la consommation de ces produits, particulièrement dans les environnements à haut risque, impliquant le travail en hauteur ou le maniement de véhicules motorisés ou d’outils contondants. Les effets secondaires de la substance peuvent notamment entrainer une perte de contact avec la réalité, une crise de panique, des erreurs de jugement. Physiquement, l’utilisateur peut ressentir une hausse de son rythme cardiaque, des étourdissements, des sueurs et des tremblements. Puisque les effets de la substance durent de 4 à 6 heures, une consommation durant les heures périphériques à la prestation de travail, durant les loisirs de la personne salariée, pourrait encore se faire sentir lors de son arrivée au travail.

 

Les politiques de l’organisation devraient encourager les employé.es qui se sont vu.es prescrire une telle substance à venir proactivement en discuter avec l’employeur, tout comme c’est le cas pour le cannabis médical et pour toute médication pouvant comporter des effets secondaires interférant avec la concentration. S’amorcera alors un échange avec le médecin traitant afin de confirmer que la prise de la substance est compatible avec les fonctions exercées par la personne salariée et que l’horaire de cette consommation est optimisé face à l’horaire de travail. Lorsque cette substance est prescrite en raison d’une condition de santé, l’employeur sera naturellement tenu à une obligation d’accommodement, jusqu’à une contrainte excessive.

 

Naturellement, comme les effets de la psilocybine peuvent être influencés de façon imprévisible lorsque sa consommation est jumelée à de l’alcool ou à d’autres drogues, il y a lieu pour les organisations de rappeler que cette substance ne devrait pas non plus être consommée lors des activités sociales organisées par l’employeur.

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À propos de Katherine Poirier

Conseillère en ressources humaines agréée, Katherine conseille et représente les organisations de tous les secteurs d'activité.

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