À l’approche de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre prochain, il est essentiel de se rappeler que le bien-être des employées et employés ne dépend pas uniquement de mesures physiques de sécurité ou de programmes d’aide. La sécurité psychologique, soit la possibilité pour chaque personne de s’exprimer librement sans crainte de jugement ou de conséquences négatives, est devenue un enjeu incontournable dans nos milieux de travail.
Un environnement où l’on peut poser des questions, admettre une erreur ou soulever un point de vue différent sans anxiété favorise l’innovation, la collaboration et, surtout, la fidélisation du personnel. À l’inverse, lorsqu’un climat de peur ou de silence s’installe, les équipes se replient, la créativité s’éteint et la rétention devient un défi constant.
Trop souvent, les signes d’un manque de sécurité psychologique passent inaperçus. Ce sont des réunions où peu de gens osent parler, des décisions prises sans consultation ou encore un malaise général lorsqu’il faut donner du feedback ou nommer un désaccord. Dans ces contextes, les employées et employés préfèrent se taire plutôt que de risquer d’être jugés, ignorés ou mal compris.
À l’inverse, dans un environnement sain, les gens ont la confiance nécessaire pour contribuer pleinement. Ils se sentent écoutés, considérés et savent que leur opinion a de la valeur. Cette sécurité n’est pas seulement bénéfique pour le climat de travail : elle est directement liée à la performance des équipes, à la qualité des relations et à la rétention du personnel. Elle devient ainsi un levier stratégique pour toute organisation qui veut attirer et garder les bons talents.
Pour favoriser la sécurité psychologique dans vos équipes, trois éléments sont essentiels et doivent faire partie du quotidien des gestionnaires ou des personnes professionnelles en ressources humaines:
Offrir et accueillir du feedback avec ouverture et bienveillance permet aux équipes de grandir sans craindre la critique. Poser des questions sincères comme « Qu’aurions-nous pu faire autrement? » ou « Qu’avez-vous ressenti dans cette situation? » crée un espace où les membres de l’équipe sentent qu’ils ont leur mot à dire.
Reconnaître ses erreurs comme gestionnaire, prendre ses responsabilités et encourager les autres à faire de même renforcent la confiance et l’authenticité. Cela montre que l’erreur est perçue comme une occasion d’apprentissage et non comme une faiblesse.
Prendre un moment pour réfléchir à ses propres comportements, à ses réactions ou à sa posture de gestionnaire est essentiel. Cette capacité à se remettre en question permet de mieux comprendre ses équipes et d’ajuster sa façon d’interagir.
Le contexte de travail évolue rapidement, et les modèles hybrides ou à distance exigent une vigilance accrue. En télétravail, il est facile pour une personne de se sentir oubliée ou isolée, surtout si elle ne bénéficie pas des mêmes opportunités de communication ou de reconnaissance que ses collègues en présentiel. Il est donc crucial d’assurer une équité réelle dans la gestion, la reconnaissance et le développement professionnel, peu importe le mode de travail.
De plus, le respect de l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est devenu un critère non négociable pour de nombreuses personnes. Les organisations qui ignorent cet aspect courent le risque d’un désengagement progressif, voire d’un taux de roulement élevé.
Créer un environnement de travail psychologiquement sécuritaire n’est pas une question de mode ou de bien-être superficiel. C’est une responsabilité éthique et un impératif d’affaires. Alors que plusieurs secteurs font face à des pénuries de main-d’œuvre, il devient urgent de miser sur une culture de travail où la confiance, l’écoute et le respect sont au cœur des pratiques de gestion.
Les entreprises qui priorisent cette approche développent non seulement une meilleure rétention, mais aussi une réputation positive auprès des talents à la recherche d’un employeur qui reconnaît leur valeur humaine.
La sécurité psychologique se construit dans les gestes du quotidien, la qualité des interactions, la constance des gestes et le courage d’ouvrir des espaces où chaque personne peut s’exprimer librement.
En tant que gestionnaire ou responsable des ressources humaines, posez-vous la question:
Si la réponse est incertaine, c’est l’occasion parfaite d’amorcer un changement. Un climat plus sain commence toujours par une première conversation.
Comment favoriser la sécurité psychologique sur le lieu de travail
Assurer la sécurité psychologique sur le lieu de travail
Comment garantir la sécurité psychologique au travail
Stepan Arman est directeur principal des ventes, Québec, chez Indeed.
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