Développement organisationnel et expérience employé
Loin d’être uniquement un gagne-pain, le travail devient un lieu d’expression de soi, un vecteur d’identité et de contribution. Lorsque notre besoin de sens y est négligé, la démotivation, le désengagement ou le mal-être guettent. Afin de favoriser une relation saine au travail, en phase avec vos valeurs profondes, nous vous proposons dans cet article quelques pistes d’action à encourager au sein de votre organisation.
Alors que les enjeux de santé mentale au travail occupent le devant de la scène, la santé spirituelle, souvent oubliée, gagne en importance. Il ne s’agit pas de croyances religieuses, mais plutôt de notre besoin fondamental de cohérence, de sens, d’appartenance et d’utilité.
Selon une étude menée en 2020 par McKinsey & Company1, 70 % des employés et des employées affirment que leur travail définit en grande partie leur raison d’être. Toutefois, seulement une minorité estime que son emploi lui permet effectivement de vivre sa raison d’être. Ce décalage peut créer une dissonance intérieure, qui nuit autant à la motivation qu’à la santé globale.
C’est ici que le concept de santé spirituelle entre en jeu. Tout d’abord, l’Organisation mondiale de la santé définit la santé (au sens général) comme étant « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Chez coesion SP2, l’approche holistique de la santé, basée sur 4 piliers, nous permet de définir la santé globale sous ses différents aspects : la santé physique, la santé psychologique, la santé sociale et la santé spirituelle (ou le sens au travail). Cette dernière se définit comme « un état de bien-être qui fait référence à l’alignement avec ses valeurs, la quête de sens dans son travail et le sentiment d’accomplissement ». Elle y ajoute aussi une dimension d’harmonie intérieure.
Le modèle de l’ikigai japonais illustre bien cette quête d’équilibre : il s’agit du point de rencontre entre ce qu’on aime, ce pour quoi on possède des compétences, ce dont le monde a besoin et ce qui peut nous rapporter de l’argent. Lorsque ces quatre dimensions s’harmonisent, l’individu atteint un sentiment de plénitude et de vitalité durable.
Vous l’aurez compris, les bénéfices d’un travail porteur de sens sont multiples et reconnus :
L’alignement entre les valeurs personnelles et celles de l’organisation est donc un pilier central dans la perception du sens au travail. Lorsqu’une personne a l’impression de devoir trahir ses convictions pour « faire fonctionner la machine », un sentiment de vide ou d’absurdité peut s’installer.
Une enquête effectuée en 2025 par Deloitte3 révèle qu’à l’échelle mondiale, 44 % des jeunes de la génération Z et 45 % des millénariaux ont quitté un emploi par perte de sens ou parce que cet emploi était en contradiction avec leurs valeurs personnelles. Ces statistiques montrent à quel point les nouvelles générations sont sensibles à la cohérence entre leur identité et leurs actions.
Ce désalignement peut se manifester par :
À l’inverse, quand l’organisation permet aux individus d’exprimer leurs valeurs, de contribuer à des projets alignés avec ce qui est important pour eux, et de comprendre leur utilité dans le plan d’ensemble, elle favorise l’épanouissement, la loyauté et l’engagement.
La bonne nouvelle? Les organisations disposent de plusieurs leviers pour soutenir la recherche de sens au travail et contribuer à la santé spirituelle de leurs équipes :
L’autonomie est fortement liée à la motivation intrinsèque. Offrir une marge de manœuvre sur les tâches, les horaires ou la manière d’atteindre les objectifs permet aux personnes de s’approprier leur travail.
Le sens au travail passe par la croissance. Les gens veulent évoluer, apprendre, se dépasser. Proposer de la formation, du mentorat, des projets interdisciplinaires ou du coaching favorise ce sentiment de progression qui nourrit le sens.
La reconnaissance – authentique et fréquente – est un moteur puissant de sens. Lorsqu’une personne sait que son travail a un impact, qu’elle est vue, entendue et utile, elle s’engage davantage.
Une mission claire, inspirante et vécue au quotidien peut devenir un point de repère pour les équipes. Cependant, pour que ce soit le cas, cette mission doit être incarnée à tous les niveaux de l’organisation. Cela implique des pratiques cohérentes, une transparence dans les décisions et une culture alignée avec les valeurs proclamées.
En résumé, le sens au travail n’est pas un luxe. Il est devenu une condition essentielle de santé globale, d’engagement et de performance à long terme. En intégrant la santé spirituelle à leurs réflexions sur le mieux-être, les organisations peuvent non seulement prévenir le désengagement, mais aussi cultiver des milieux de travail profondément humains et porteurs de sens.
Plutôt que de chercher à donner du sens à tout prix, il est préférable de créer les conditions pour que chacun et chacune puisse en trouver, à sa manière. Cela passe par l’écoute, l’authenticité, la souplesse et une réelle reconnaissance de la dimension humaine du travail.
OMS. Définition de la santé.
McKinsey & Company (2021). Help your employees find purpose—or watch them leave.
Deloitte (2025). Le travail pour la generation Z et les milléniaux : un tryptique d’argent, de sens et de bien-être en quête de développement.
Coesion SP. (2025). En 2025, osez mettre en place des pratiques plus humaines et porteuses de sens.
Facteur H est un espace convivial de référence francophone en ressources humaines pour rester à l’affût des nouvelles tendances et trouver des solutions concrètes et applicables aux défis organisationnels d’aujourd’hui et de demain.