Vous aspirez à faire preuve d’humanité mais craignez de commettre une injustice? Vous avez déjà aidé une personne mais, au bout du compte, avez créé un malaise dans votre équipe? Nombre de gestionnaires doivent composer avec cette réalité.
Les mesures d’accommodement sont souvent perçues comme du favoritisme. Voici comment en éviter les pièges.
Julie, gestionnaire d’équipe, apprend que Thomas traverse une période difficile. Elle lui accorde davantage de flexibilité sur ses horaires et lui confie les tâches qu’il préfère, souhaitant l’aider à retrouver motivation et équilibre. Quelques semaines plus tard, elle sent une tension sourde dans l’équipe. Certaines personnes murmurent que Thomas est « le chouchou »; d’autres se demandent pourquoi leurs propres demandes demeurent sans réponse.
Le dilemme. Julie veut sincèrement soutenir un collaborateur qui en éprouve le besoin. C’est une approche humaine et nécessaire. Toutefois, en ne communiquant pas clairement ses décisions en lien avec les accommodements, elle crée un sentiment d’injustice dans son équipe. Marie, par exemple, aurait voulu bénéficier d’un aménagement de temps de travail. Elle n’a pas osé le demander, convaincue de ne pas être suffisamment dans les bonnes grâces de Julie.
L'intention de Julie est louable, mais la méthode manque de transparence. Vous n'avez pas à divulguer le contexte de la personne que vous aidez, mais vous devez vous assurer que tous les membres de l’équipe connaissent les possibilités d'accommodement.
Marc, leader dynamique, s’entend particulièrement bien avec Pierre et Sonia. Il rit plus volontiers à leurs blagues, sollicite souvent leur avis et leur confie les projets les plus stimulants, car « il leur fait confiance ». Les autres membres de l’équipe, moins proches de Marc, se sentent mis à l'écart et ne disposent pas autant d'occasions de faire leurs preuves.
Le dilemme. Les affinités sont inhérentes aux relations humaines. Il est naturel de privilégier les interactions avec les personnes avec qui les échanges sont plus fluides. Mais ce penchant influence inconsciemment les décisions de Marc, créant un déséquilibre dans l'octroi des projets valorisants. C'est le terreau de la partialité.
Le favoritisme n'est souvent pas un acte malveillant, mais le résultat d'un biais d'affinité non maîtrisé.
Sophie répartit les tâches selon les compétences et les disponibilités des membres de son équipe. Louis, très performant, hérite systématiquement des dossiers les plus complexes. Au fil du temps, il se sent surchargé et, d’une certaine façon, pénalisé en raison de son expertise. De son côté, Émilie, ambitieuse et prête à relever des défis, s'estime sous-utilisée et considère manquer d’occasions pour prouver son potentiel.
Le dilemme. En voulant maximiser l'efficacité à court terme (donner le dossier au plus performant), Sophie sacrifie l'équilibre de la charge de travail et le développement des compétences à long terme. Résultat : Louis s’épuise et Émilie se désengage.
Une bonne répartition des tâches doit servir à la fois l'efficacité et la progression de tous les membres de l'équipe.
Lorsqu’Éric fait une erreur, son gestionnaire, Sylvain, minimise l’incident car cet employé est « normalement excellent » dans son travail. Mais quand Stéphanie commet une faute, la réaction de Sylvain est beaucoup plus vive. Rapidement, l’équipe perçoit une injustice criante.
Le dilemme. Sylvain agit dans un but bienveillant : il veut donner une rétroaction récurrente à Stéphanie pour la faire évoluer. Cependant, il passe sous silence l'erreur isolée d'Éric. Cette tolérance inégale, basée sur le statut ou l'historique du collaborateur, mine la confiance collective.
Le plus important dans une rétroaction, c’est la cohérence avec laquelle elle est appliquée dans l'équipe.
Le leadership bienveillant est une force, mais il exige une vigilance constante. Pour éviter la perception de favoritisme, il faut s'assurer que vos bonnes intentions respectent le principe d'équité : ne pas traiter tout le monde de façon identique, mais garantir à chaque personne des conditions justes et bien communiquées.
Lorsqu’il est conscient et équitable, le leadership devient un moteur de fidélisation et contribue à bâtir une confiance collective solide.
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