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Le casse-tête des premiers soins à l’ère hybride

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Katherine Poirier 1 novembre 2022

Vous êtes dans la cafétéria du bureau et attendez que la machine à café vous livre une petite dose de joie. Vos yeux se posent sur un document jauni, datant de l’ère pré-pandémique portant le titre « Liste des secouristes par étage ». Vos yeux balaient la liste : la moitié d’entre eux ont quitté l’organisation, les autres n’y ont jamais remis les pieds depuis que le télétravail est autorisé. Vous voilà donc avec un dossier de plus à gérer de façon pressante.

Mais voilà, en parcourant les étages, surtout un vendredi, un constat s’impose : peu de personnes sont présentes sur place et celles-ci affirment toutes avoir peur du sang, donc se disqualifient pour devenir secouristes. Que faire et quelles sont vos obligations en pratique?

En fait, la réglementation en matière de secourisme n’a pas changé depuis les dernières années et exige toujours le même nombre de secouristes par quart de travail, indépendamment du fait que les personnes à l’emploi soient présentes sur les lieux ou non.

 

Ainsi, le Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins prévoit à son article 3 que l’employeur doit assurer la présence en tout temps durant les heures de travail d’au moins un secouriste par quart de travail où sont affectés 50 employés ou moins. Quoiqu’il arrive, il faut donc toujours avoir un secouriste en fonction.

 

Là où le jeu se corse encore plus, c’est que le Règlement prévoit l’ajout d’un secouriste supplémentaire pour chaque centaine ou fraction de centaine d’employés additionnels affectée à ce quart de travail.

Or, le Règlement ne précise pas que cette obligation ne vaut que pour les personnes affectées au quart de travail dans l’établissement. Ainsi, si seulement 50 employés sont sur les lieux de travail chaque jour, mais qu’une centaine se branchent de la maison, il faudra ajuster le nombre de secouristes en conséquence. Également, la réglementation est muette sur la possibilité pour le secouriste d’être présent de façon virtuelle pour accompagner la personne blessée, plutôt que sur place. Si de telles modalités d’intervention possèdent leurs limites, dans la mesure où la médecine est de plus en plus effectuée en téléconsultation et où l’ambulance devra être appelée de toute façon pour les cas plus graves, il y aurait avantage à préciser si cette façon de faire peut servir de solution d’appoint ou non.

En attendant, en temps de pénurie de main-d’œuvre, recruter des candidats possédant leur formation de premiers soins ne semble pas aisé, ni s’assurer que les personnes qualifiées soient présentes sur place toute la semaine.

Si certains employeurs font appel aux services d’urgence de leur immeuble à titre supplétif, il n’est pas acquis que le tout respecte dûment l’obligation réglementaire.

 

Voilà un casse-tête de plus auquel les organisations doivent trouver des solutions d’appoint.

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À propos de Katherine Poirier

Conseillère en ressources humaines agréée, Katherine conseille et représente les organisations de tous les secteurs d'activité.

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