La santé globale dans les organisations : une responsabilité collective

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Marianne Lefebvre 19 Décembre 2025

Les modes de vie actuels sont de plus en plus complexes : stress, sédentarité et exigences professionnelles croissantes font de la santé au travail un enjeu crucial. La santé en entreprise ne se limite toutefois plus à la prévention des accidents physiques : elle inclut désormais le bien-être physique, mental, social et culturel. Pour certaines organisations, investir dans la santé globale de leurs équipes n’est pas un simple « bonus philanthropique », mais une véritable stratégie pour assurer la résilience, la performance et la pérennité. Cet article explore pourquoi et comment les organisations devraient prioriser cette question, et ce, dès 2026.

Pourquoi la santé globale constitue-t-elle un enjeu stratégique?

Envisager la santé au travail sous un angle global répond à une réalité fondamentale : un travail de qualité nécessite des personnes en bonne santé dans un environnement favorable à leur épanouissement. Le concept de « bien-être en entreprise » va au-delà de l’absence de maladie, il inclut la satisfaction, la sécurité, l’engagement et le sentiment d’accomplissement.

D’après l’étude du McKinsey Health Institute (2025), l’amélioration de la santé globale des employés peut générer une valeur économique mondiale allant jusqu’à 11,7 billions de dollars. Cela se traduit par une augmentation de la productivité, une réduction de l’absentéisme et du présentéisme, une attractivité accrue et une baisse des coûts de santé. Par conséquent, favoriser la santé globale constitue un investissement stratégique plutôt qu’un simple coût.

Les piliers de la santé globale en milieu de travail

Une approche complète doit tenir compte de plusieurs dimensions :

  1. Santé physique et sécurité : un environnement de travail sain et sécuritaire diminue les risques de blessures et de maladies liées au travail.
  2. Bien-être psychosocial et mental : le stress, la surcharge de travail et l’épuisement sont courants. Les organisations doivent offrir du soutien psychologique, prévenir l’épuisement, favoriser l’écoute et mettre en place des pratiques de gestion respectueuses.
  3. Mode de vie sain : encourager une alimentation équilibrée, l’activité physique et de saines habitudes de vie contribue à la santé globale et à la performance du personnel.
  4. Culture organisationnelle et inclusion : la gestion bienveillante, l’inclusion, la diversité, l’équité, le sentiment d’appartenance et la reconnaissance sont des éléments clés pour créer un environnement de travail sain et épanouissant. Une organisation en bonne santé se soucie du bien-être de ses membres et met tout en œuvre pour les soutenir.

Comment les entreprises peuvent-elles concrètement privilégier la santé globale?

Voici quelques approches possibles :

  • S’appuyer sur des référentiels reconnus, tels que la certification BNQ 9700-800 « Entreprise en santé » pour structurer et optimiser les pratiques en matière de santé globale.
  • Mettre en place des politiques favorisant le mieux-être, comme la prévention des risques, les programmes de santé, l’ergonomie, le soutien psychologique, les horaires flexibles, l’accompagnement, en considérant chaque personne dans sa globalité.
  • Instaurer des pratiques participatives et inclusives en sollicitant l’opinion des employés et des employées, en encourageant l’expression et en créant une culture respectueuse et valorisante.
  • Instituer la santé globale comme stratégie. Mesurer et communiquer ses impacts (diminution de l’absentéisme, accroissement de l’engagement, meilleure rétention) pour justifier les investissements.

Les avantages pour les individus et l’organisation

En plaçant la santé globale au premier plan, on améliore considérablement la qualité de vie, la motivation et le sentiment d’appartenance des personnes. Pour l’organisation, cela se traduit par des équipes plus engagées, plus stables et plus productives, une culture organisationnelle solide, une attractivité accrue pour les talents et une plus grande résilience.

Dans un contexte de diversité, d’équité et d’inclusion (EDI), la santé globale permet de reconnaître et de soutenir les besoins et les parcours variés des membres du personnel.

Les défis et les précautions

Instaurer une véritable culture de santé globale demande du temps, de la constance, des moyens et un vrai engagement. Les obstacles les plus fréquents sont :

  • Une approche superficielle ou ponctuelle, perçue comme de l’écoblanchiment social.
  • L’absence d’inclusion : certaines initiatives peuvent exclure des personnes en fonction de leur âge, de leur genre, de leur culture ou de leur situation socioéconomique.
  • Un manque d’engagement de la part des dirigeants, ou une absence de suivi. Un cadre structuré et l’implication de toutes les parties prenantes (direction, employés et employées, comités, équipe RH) sont essentiels pour assurer la pérennité et l’efficacité des initiatives.

Conclusion

La santé globale ne devrait pas être optionnelle : elle doit être une priorité absolue pour les organisations. En combinant la prévention, la promotion du bien-être, le soutien psychosocial et un environnement inclusif, on renforce la qualité de vie des personnes, on améliore leur résilience et leur performance, et on rend l’entreprise plus attrayante. Dans un monde en mutation, cette approche holistique, humaine et stratégique est l’un des meilleurs investissements qu’une organisation puisse réaliser — pour elle-même, pour ses équipes et pour l’avenir.

McKinsey Health Institute et World Economic Forum. (2025). New report reinforces the social and economic benefits of investing in employee health. McKinsey & Company. En ligne : https://www.mckinsey.com/mhi/media-center/new-report-reinforces-the-social-and-economic-benefits-of-investing-in-employee-health?

Mercer. (2023). Bien-être des employés. En ligne : https://www.mercer.com/fr-ca/insights/total-rewards/employee-wellbeing/

Gouvernement du Québec. (2015). Conjuguer les saines habitudes de vie et la sécurité. Investir pour l’avenir (vol. 7, no 2, p. 8). En ligne : https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/bulletinPag/15-289-01_vol7_no2.pdf

Organisation de coopération et de développement économiques. (2022). Promoting health and well-being at work: Policy and practices (OECD Health Policy Studies). OECD Publishing. En ligne : https://www.oecd.org/en/publications/promoting-health-and-well-being-at-work_e179b2a5-en.html

Pagnac, L., Ghedbane, M., Vernert, C., Mege Piney, C., Nahon, S., et Ngo, V. (2024). Quand la prévention rencontre la performance globale de l’entreprise. Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement, 85(2-3), 102153. En ligne : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1775878524001875

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À propos de Marianne Lefebvre

Marianne Lefebvre est nutritionniste spécialisée en nutrition internationale et membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec. Elle se concentre depuis 15 ans sur la santé des Néo-Canadiens et des Canadiens avec une approche interculturelle à travers des organisations et des entreprises.

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