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Arrêtons de tripper sur les organigrammes

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Louise Clément 3 juin 2025

Jean-François Dallaire
Directeur, Capital humain et culture
Hôtel Pur

Quand il évoque son parcours, Jean-François Dallaire explique que ce qui l’a mené à sa profession en RH, c’est plutôt un mélange de rencontres significatives, et surtout, d’un intérêt profond pour l’humain en milieu de travail.

Son chemin vers les RH commence après le cégep, lorsqu’il entreprend un baccalauréat en science politique à l’Université Laval. « J’aimais beaucoup l’analyse politique », m’explique-t-il. Mais comme souvent à l’université, ce sont les cours complémentaires qui changent la donne. Il en choisit quelques-uns en droit du travail, sans trop savoir ce qui l’attend. Rapidement, il se passionne pour la logique de cette discipline, et les discussions avec des étudiants en relations industrielles. Il entame alors un second baccalauréat, cette fois en relations industrielles, d’abord à temps partiel, puis à temps plein. « Là, je me suis dit : OK, je viens de trouver. C’est ça que je veux faire. »

Ce qui l’interpelle au fond, ce n’est pas seulement le droit, mais la complexité des dynamiques humaines en milieu de travail. Une passion naissante qui, au fil des années, deviendra le cœur de sa pratique professionnelle et qu’il transmettra à sa fille Marie-Gabrielle, qui est maintenant conseillère en ressources humaines à la Ville de Québec.

Il amorce sa carrière en tant que conseiller RH chez Vidéotron à Montréal. Plus tard, l’entreprise lui propose un poste de direction à Québec, ce qu’il accepte malgré son installation récente dans sa nouvelle maison. Après Vidéotron, il travaille chez Sobeys. « On ouvrait des magasins partout au Québec. J’étais deux mois en entrevue pour embaucher 250 employés à temps partiel », raconte-t-il. Du travail de terrain, exigeant, mais formateur.

Suivront des rôles de direction chez New Look, Roche Groupe Conseil, Promutuel, puis des expériences en consultation et à l’Ordre des CRHA comme inspecteur. Aujourd’hui, il occupe un poste de direction RH dans une entreprise hôtelière. Et si les défis ont changé au fil des années, une constante demeure : son engagement envers le climat de travail.

Ce sujet, il y revient souvent. Il se dit fier de la manière dont le conflit s’est déroulé lors de la récente grève de 7 mois dans son hôtel. « Il y avait du respect sur la ligne de piquetage. Pas de débordements majeurs comme on a pu voir ailleurs. » Maintenant que l’activité a repris, sa priorité est claire : préserver et renforcer le climat de travail. « Si j’ai des gestionnaires qui créent un environnement sain, qui prennent soin de la sécurité mentale et physique de leurs équipes, alors les employés vont mieux servir les clients. C’est un cercle vertueux. »

Sa vision du rôle RH est fondamentalement ancrée dans le soutien aux gestionnaires. Ce qui le motive au quotidien? Les aider à devenir meilleurs. « Une de mes valeurs profondes, c’est d’aider. Et aujourd’hui, je le fais en accompagnant des gestionnaires dans leur développement. »

Quand je lui demande ce dont on ne parle pas assez en RH, sa réponse est immédiate : la reconnaissance. Il déplore que les demandes liées à la discipline soient fréquentes, mais que les gestes positifs, eux, passent souvent sous silence. « On vient me voir pour une lettre disciplinaire, mais rarement pour une lettre de félicitations. Pourtant, reconnaître les bons coups, ça fait toute la différence. »

Il regrette aussi une tendance à trop insister sur les comportements négatifs. « Oui, il faut gérer les écarts. Mais on gagnerait à mettre davantage l’accent sur ce qui fonctionne, sur les comportements exemplaires. »

Parmi ses influences, il mentionne deux figures marquantes : Gilles Auclair, aujourd’hui décédé, et Gilles Gagnon. Ce dernier lui a un jour écrit un mot qu’il garde toujours sur lui.  « Ces mots-là ont du poids. Ils m’ont aidé à me surpasser. » Sans prétendre égaler ses mentors, il aspire à faire la même chose pour les autres, avec le désir sincère de transmettre, à son tour.

Son ouvrage de référence actuel est Comprendre les organisations – enfin! de Henry Mintzberg. Il se reconnaît dans cette idée que les solutions les plus efficaces viennent souvent du terrain, et non du sommet de l’organigramme. Une autre façon de rappeler que l’intelligence collective est une force souvent sous-estimée et que nous devons revoir les concepts d’organigramme dans la résolution de problèmes et les orientations.

Enfin, s’il n’avait pas choisi les RH? « J’aurais été biologiste de terrain, car ma deuxième passion, c’est la nature », me dit-il. Un autre environnement vivant, complexe, et profondément humain à sa manière.

 

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À propos de Louise Clément

Son énergie et son authenticité conjugués à son expérience probante en gestion en font une consultante et une conférencière recherchée.

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