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La profession de l’heure : le scientifique des données

andree fond blanc
Andrée Laforge 1 novembre 2016

Le déluge de données dans lequel nous vivons actuellement amène de nouvelles perspectives d’emploi. Il faut pouvoir analyser, rechercher et faire parler toutes ces données. Depuis maintenant quelques années, un nouveau métier suscite de plus en plus d’intérêt et l’on s’arrache même les candidats : le scientifique des données (data scientist). Mais, en quoi consiste ce métier? En fait, le scientifique des données est un hybride (assez rare) entre un programmeur, un statisticien et un analyste de données.

Une étude de McKinsey Global Institute estime qu’en 2018, les États-Unis feront face à une pénurie de 140 000 à 190 000 personnes possédant des compétences analytiques ainsi qu’à un manque de plus de 1,5 million de gestionnaires et d’analystes avec les compétences nécessaires pour utiliser l’analytique et le « big data » pour prendre de meilleures décisions.

Mais qu’est-ce que la science des données?

La science des données est une discipline qui comprend les éléments de différents domaines incluant les mathématiques, les statistiques, l’informatique, la visualisation et la modélisation de données. En fait, la science des données fait de l’extraction de connaissances à partir des données autant internes qu’externes à l’organisation. Le scientifique des données résout des problèmes de données complexes basés sur une expertise scientifique solide.

On dit qu’un tiers des scientifiques des données sont, à l’origine, des statisticiens. Un autre tiers provient du domaine informatique et le dernier tiers est issu des métiers.

Les compétences du scientifique des données

Ce métier étant très nouveau, il n’existe pas de profil universel, mais plutôt des profils qui sont adaptés à chaque entreprise.

Un scientifique des données doit posséder une connaissance approfondie du métier auprès duquel il intervient. Ainsi, un scientifique des données travaillant dans le milieu bancaire devra essentiellement tout connaître du fonctionnement d’une banque. Il possède aussi une imagination et une curiosité sans borne, ce qui lui permet de poser les bonnes questions.

Il doit être en mesure de travailler avec de grandes quantités de données non structurées, non nettoyées et provenant de différentes sources. Il connaît les techniques d’exploration de données (data mining) permettant d’extraire des connaissances à partir de grandes quantités de données. Il est aussi au fait de l’apprentissage artificiel (machine learning) qui cherche à prédire les comportements futurs. Cependant, un scientifique des données ne fait pas seulement que collecter et rapporter les données. Il doit être en mesure de les regarder sous tous les angles, de déterminer qu’est-ce que cela veut dire et ensuite, de recommander des décisions en lien avec ces données.

En résumé, il doit avoir une triple compétence: la maîtrise des techniques d’exploration des données et des statistiques, un fort penchant pour les technologies et les bases de données, un savoir-faire métier dans le secteur d’application des données analysées (marketing, finance, ressources humaines par exemple).

Crédit: depositphotos.com
Comment se former

Il y a encore très peu de formations dédiées au métier de scientifique des données. Cependant, les diplômes d’ingénierie spécialisés, les études en mathématiques ou en statistiques sont une bonne base. Sur le plan des universités, on retrouve plusieurs programmes aux États-Unis et je vous dirais que cela commence au Québec. Beaucoup de nouveaux programmes ont vu le jour au cours des deux dernières années. À Montréal, il faut saluer la nouvelle Chaire sur la science des données qui réunit des chercheurs de la Polytechnique Montréal, de HEC Montréal et de l’Université de Montréal. Aux États-Unis, les recruteurs recrutent surtout des étudiants provenant de Stanford, MIT, Berkeley, Harvard et Carnegie Mellon.

Les opportunités de carrière

Le scientifique des données peut évoluer dans différents secteurs. Beaucoup d’entreprises de technologies recrutent des scientifiques des données. Par exemple, LinkedIn, Google et Facebook sont des grands consommateurs de ce nouveau métier. Mais aussi d’autres organisations telles qu’Intuit, GE, Zynga ou Netflix recrutent continuellement des scientifiques des données. Au Québec, au moment d’écrire ces lignes, 23 emplois en rapport avec « Data Scientist » étaient affichés sur Neuvoo.

Portrait-robot

Les scientifiques des données sont jeunes et ont en moyenne 9 ans d’expérience sur le marché du travail. Ils sont à 88 % des hommes donc 12 % seulement de femmes. Ils sont très instruits : 88 % possèdent au moins une maîtrise et 46 % ont un doctorat. Bien que leur principal champ d’études soit les mathématiques, plusieurs ont un diplôme en ingénierie ou en informatique. Près de 43 % des postes se retrouvent sur la côte ouest américaine (avis à ceux qui aiment le surf). Près de 35 % des scientifiques des données aux États-Unis sont des immigrants.

Les salaires sont en lien avec la demande

La firme de recrutement Robert Half a publié une liste des 6 emplois en or pour 2014 et 2015 et il s’avère que le scientifique des données fait partie de cette liste. Selon Google, c’est le métier de l’avenir et cela se ressent au niveau de la rémunération. Un bon scientifique des données aura plusieurs portes ouvertes devant lui et les salaires sont en forte croissance. Aux États-Unis, il n’est pas rare de voir des salaires d’entrée dans les six chiffres pour quelqu’un qui sort tout droit du doctorat.

J’ai pour ma part remarqué une croissance du nombre de « data scientists » sur LinkedIn. Lors de ma dernière recherche sur LinkedIn, il y avait 55 278 personnes qui portaient le titre de « data scientist » (1 775 au Canada dont 218 à Montréal et 21 à Québec).

Pour en savoir plus sur ce nouveau métier, je vous invite à lire un article paru dans le Harvard Business Review paru en 2012 intitulé « Data Scientist : The Sexiest Job of the 21st Century ». Un titre fort révélateur, n’est-ce pas?

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À propos de Andrée Laforge

Détentrice d’un baccalauréat en génie mécanique et d’un MBA en gestion des opérations de l’Université Laval.

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