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Comment faire de la santé/du mieux-être au travail une priorité d’affaires en 2023?

Margaux Ruelle
Margaux Ruelle
Mario Messier
Mario Messier 28 février 2023

Agir en promotion de la santé et du mieux-être au travail (SMET), voilà une bien drôle d’idée! « La mission des entreprises est avant toute chose de produire des biens ou des services », diront certain.es. Et pourtant, ne serait-ce pas là un moyen de choix pour pallier aux défis organisationnels actuels?

 

Le constat est sans appel. L’inflation, la pénurie de main-d’œuvre, l’attraction de nouveaux talents, la fidélisation du personnel ou encore la recherche du bonheur au travail sont autant de défis et d’enjeux qui rythment le quotidien de nombreuses organisations en ce moment.

Comment y faire face? Quelle(s) solution(s) envisager dans un tel contexte économique, démographique et social? Nous vous proposons quelques éléments de réponse avec Mario Messier, directeur scientifique du Groupe entreprises en santé et chargé de cours en promotion de la santé en milieu de travail à la Faculté d’éducation permanente de l’Université de Montréal.

À travers quelques questions qui lui ont été posées, ce médecin de formation vous proposera quelques pistes pour favoriser une saine performance organisationnelle et faire de la santé globale du personnel une priorité dans votre milieu de travail.

 

Comment procéder pour mettre en place un projet de santé et de mieux-être au travail significatif au sein de son organisation?

Comme dans tout projet de développement organisationnel sérieux, le succès pour la mise en place d’un projet de santé et de mieux-être au travail (SMET) repose sur certains facteurs de succès ou de « meilleures pratiques ».

 

Le facteur de succès no 1

C’est l’engagement de la direction. Logiquement, la première étape consistera à s’assurer de l’engagement bienveillant et visible de la direction pour le projet. La bienveillance est un mot-clé ici, car, si la direction ne démontre pas un réel intérêt pour le mieux-être de son personnel, celui-ci va vite le réaliser et n’embarquera pas dans la démarche.

Pour démontrer son engagement, la direction doit communiquer clairement et régulièrement sur le sujet, tout en mettant en place des mesures organisationnelles (procédures, politiques, aménagements) qui sont favorables au mieux-être du personnel. Elle peut aussi le faire en montrant l’exemple en participant aux activités de SMET organisées dans le milieu de travail et en s’efforçant d’adopter de bonnes habitudes de vie, et de saines pratiques personnelles de conciliation travail/vie personnelle et de gestion.

 

Le facteur de succès no 2

C’est l’implication de toutes les parties prenantes, soit les gestionnaires, le(s) syndicat(s) ou représentants des employé.es et les employé.es eux-mêmes. La seconde étape du projet consiste donc à tenter d’impliquer les principales parties prenantes dans l’organisation. Pour y arriver, il faut bien communiquer notre intention et solliciter leurs opinions, leurs suggestions et leur participation. Dans plusieurs milieux de travail, cette collaboration s’actualise par la mise en place d’un comité SMET (santé et mieux-être au travail) représentatif des différentes parties prenantes. Ce comité ayant pour mandat d’identifier et de prioriser les besoins du personnel, de choisir et de planifier les interventions qui répondront à leurs besoins.

 

Le facteur de succès no 3

Qui, vous l’aurez maintenant compris, constitue aussi la troisième étape d’un projet de santé et de mieux-être au travail, c’est d’identifier quels sont les principaux besoins du personnel. Pour y arriver, le moyen habituellement utilisé en milieu de travail consiste à réaliser un sondage visant à identifier les besoins et suggestions du personnel. À partir de ces résultats, les membres du comité SMET identifieront un ou des besoins prioritaires et planifieront une ou des interventions pertinentes.

 

Les facteurs de succès nos 4 et 5

Ils sont la présence d’une démarche structurée et intégrée.

Le comité SMET planifiera ses actions et interventions d’une façon structurée, c’est-à-dire en s’assurant que, pour chaque intervention, il y a un.e responsable, un (ou des) objectif(s), un budget, un échéancier, un plan de communication, un plan de réalisation et d’évaluation.

On s’efforcera aussi de mettre en place une démarche intégrée, c’est-à-dire une démarche qui comporte des interventions dans la sphère des saines habitudes de vie, dont la responsabilité est surtout individuelle, mais aussi des interventions dans les sphères dont la responsabilité est surtout organisationnelle, soit la conciliation travail/vie personnelle, les pratiques de gestion et l’environnement de travail.

 

Qui impliquer dans un tel projet?

Pour réussir, une démarche visant la promotion de la santé et du mieux-être au travail se doit d’être participative. Tel que mentionné précédemment, il faut inviter et tenter d’impliquer toutes les parties prenantes dans l’organisation; la direction, les gestionnaires, le(s) syndicat(s) (ou représentant.es des employé.es) et les employé.es eux-mêmes.

 

Quel(s) investissement(s) y consacrer?

La mise en place d’un tel projet demande du temps. Le temps consacré par le responsable du projet, par les membres du comité SMET constitue le gros de l’investissement de départ. Par la suite, les coûts dépendront du type et de l’ampleur des interventions choisies, du recours ou non à des ressources externes, etc.

 

Quelle(s) action(s) mettre en place et comment y parvenir?

Une organisation peut y aller de façon progressive en débutant avec des actions peu coûteuses, mais significatives. Des actions qu’on mettra en place après avoir pris la peine de valider les besoins auprès du personnel.

 

Comment connaître l’impact d’une telle démarche au niveau organisationnel?

En entreprise, on a l’habitude de mesurer le ROI (Return on Investment) suite à un investissement. En santé et mieux-être, si l’on veut calculer le ROI, on suivra certains indicateurs faciles à obtenir, liés à la santé et au mieux-être du personnel. Il s’agit des coûts liés à la CNESST, aux assurances collectives et à l’absentéisme.

Certains impacts positifs bien connus d’un programme SMET sont toutefois difficiles à traduire en dollars. Mentionnons à ce titre : un meilleur climat de travail, plus d’engagement, moins de conflits, plus de créativité, une meilleure qualité des décisions, moins de présentéisme, la réduction du taux de roulement du personnel et une meilleure attractivité. Ces impacts, bien qu’ils soient difficiles à chiffrer en termes de dollars, représentent toutefois des bénéfices beaucoup plus importants pour une organisation que ceux liés au ROI. Pour ce type d’impacts, on a introduit le terme de VOI (Value on Investment).

 

En bref

Vous l’aurez compris, il n’existe pas de recette magique pour que vos employé.es soient heureux.ses au travail. Néanmoins, il est très possible d’y contribuer en prônant la santé et le mieux-être de tous et toutes et en mettant en place des actions concrètes basées sur les meilleures pratiques au sein de votre organisation. Alors, êtes-vous prêt.es à démarrer votre projet de santé et de mieux-être et atteindre la saine performance organisationnelle?

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